
Le mot qui me vient à l’esprit lorsque j’ouvre la porte est "ravissante". Devant moi se tient une femme joyeuse et souriante qui me salue. Elle me corrige rapidement : "Non, excusez-moi, je suis la remplaçante du facteur, il est en vacances." Son visage me semble familier. Je partage mon doute avec elle, et elle confirme : "Bien sûr, nous nous sommes déjà vues chez les Bérenger à la fête des voisins. Vous parliez avec une autre voisine, une petite brune aux cheveux de Tahitienne. Je suis étonnée que vous vous souveniez de moi, vous sembliez captivée." Je réalise que mon facteur habituel est remplacé pour l’été, et je ne regrette pas cette substitution. En un coup d'œil, je détaille la remplaçante : un pantalon de circonstance, une camionnette jaune, et elle vient d’activer ma sonnette.
"Vous êtes la petite sœur de Mylène Farmer ou la fille cachée de Julia Roberts," pense-je en moi-même, sans le dire à voix haute. Je lui souhaite la bienvenue dans le quartier, ce qui semble lui faire plaisir. Elle ajoute que le travail n’est pas difficile ici, à la campagne, où les boîtes à lettres sont numérotées, ce qui facilite sa tâche. Elle mentionne également qu’elle a un colis pour moi et me demande de signer le bordereau de réception.
Après avoir signé, elle me tend un carton scotché de part en part. Elle porte un chemisier blanc qui trahit sa poitrine menue, et repousse une mèche rousse en arrière. Ses yeux d’écureuil et son nez mutin me rappellent des personnages de livres, et je réalise que je me trompais en pensant que de telles descriptions étaient banales. Elle illumine véritablement ce matin de juillet.
Elle jette un coup d'œil vers mon séjour et remarque : "Ça a l’air grand chez vous." Sa voix claire et chantante m'incite à l’inviter à entrer pour échapper à la chaleur extérieure. Je propose café, thé de l’île Maurice, ou jus d’orange. Elle opte pour le jus d’orange. Nous nous installons dans le séjour, le paquet qu’elle a livré trônant sur la table au milieu des tasses et des verres.
Elle s’étire, relève sa chevelure et la noue en catogan avec un élastique. Ses gestes élégants me troublent. Pour une personne que je connaissais à peine dix minutes auparavant, elle semble déjà familière et à l’aise.
J’apprécie autant les femmes que les hommes, séduite par l’élégance naturelle d’un homme et la féminité impertinente d’une femme. Mais ça, elle ne le sait pas encore. Elle m’interroge sur le colis : "Vous ne comptez pas l’ouvrir ? Vous n’êtes pas curieuse de savoir ce qu’il contient ? C’est étrange, rien n’indique sa provenance..."
Je souris en réponse, observant ses lèvres charnues et remarquablement sexy. Elle poursuit : "Vous en faites des mystères... Aline, c’est ça ? Aline Tosca... Vous portez un nom... musical..."
Elle est irrésistible, et je me demande si elle en est consciente.
- Je suppose que c’est votre nom d’épouse. Vous ne devez pas vivre seule dans cette grande maison.
Cette fille est délicieusement impertinente. Je réponds oui, je suis mariée, j’ai des enfants, et mon mari vient déjeuner à midi. Je lui propose d’attendre pour faire sa connaissance. Ses yeux brillent d'amusement. Je ne m’y attendais pas. Je sens un frisson parcourir mon corps alors que son regard se perd dans mon décolleté.
Le désir dans ses yeux est évident, incontournable, et contagieux. Mon mari ne rentrera pas avant midi, et c'est dommage. L'ambiguïté de cette scène aurait peut-être ravivé la flamme de notre couple. Mais ne soyons pas tristes, la vie m’offre régulièrement de pétillantes surprises, et j’en raffole. Mon quotidien est agréable, avec un époux charmant, des enfants adorables, une belle maison. Quant à ma voiture, elle me conduit chaque vendredi soir vers d’incroyables aventures.
Je profite de l'égarement de ma jolie postière pour, d’un coup d’ongle, ouvrir le scotch du paquet. Elle remarque le soin apporté à mes mains et ma manucure récente. Puisqu’elle est curieuse et impatiente, ouvrons le colis ensemble. Je suspends mon geste, elle s’immobilise.
- Vous ne voulez plus ?
- Plus que jamais, j’ai envie de partager ça avec vous, mais nous serons mieux sur le canapé.
Elle se lève et me précède, me laissant admirer sa silhouette. Son cul est haut, large, et bombé, surmonté d’un buste mince et posé sur de longues jambes. Elle doit mesurer environ un mètre soixante-quinze. Cette fille me donne envie d’avoir un pénis.
Mon cœur s’affole. Elle prend place sur le canapé et libère ses cheveux de leur entrave. Je m’assieds tout près et pose le colis sur ses genoux. Elle écarte les pans de carton, son bras frôlant mon sein. Elle sent bon, et je fais semblant de ne rien remarquer. Elle extrait un lot de trois bougies de papier gris.
- Vous êtes prévoyante, c’est en cas de panne d’électricité, murmure-t-elle.
- C’est ça, vous avez deviné juste, réponds-je.
Elle pose les bougies sur la table basse et saisit un fouet orné de lanières.
- Un fouet ? Vos enfants doivent être turbulents...
- Oui, si vous saviez à quel point, dis-je en caressant sa main et déposant un baiser léger sur son épaule.
Elle frémit, un bon signe. Sa main longe le fouet, ses doigts entourent les anneaux et font des mouvements évocateurs. Le fouet rejoint les bougies sur la table. Elle admire un godemiché rose, souple, épais, à piles. Elle active le mécanisme. L’émotion me submerge, mais je sais que la précipitation nuit au plaisir. Je savoure mon désir, la regarde, et diffère mes actions. Je pourrais perdre mes gestes dans ses dentelles, noyer mon visage dans ses cheveux de feu, saisir ses seins menus, mais il faut savoir attendre.
Elle extirpe le dernier objet : un sexe couleur chair, une belle contrefaçon, maintenu dans une culotte noire en latex, orné de bourses pleines. L'attraction entre nous est palpable, et je me délecte de l'anticipation de ce moment partagé.
- Toute seule, ça ne sert à rien, et avec un homme, à moins que tu n'en trouves un qui partage ces fantasmes...
En disant cela, elle fait glisser les bretelles de ma robe et de mon soutien-gorge. Mon calme l'attire. Je m'enfonce dans les coussins et ferme les yeux. Elle prend mes seins dans ses mains et les pétrit, laissant des suçons autour de mes aréoles. J'adore quand ça laisse des marques. Je ne la touche pas encore. Ses lèvres rejoignent les miennes, et elle m'embrasse avec une autorité presque masculine. Elle sort un briquet de sa poche et m'ordonne d'enlever ma robe et le reste de mes vêtements. J'obéis, me mettant nue devant elle. Elle allume une bougie et me dit de m'allonger. Quand je tarde à obéir, elle m'embrasse à nouveau et attrape mes cheveux, m'obligeant à me coucher. La cire chaude coule sur mon ventre, et elle commence à me masser comme personne ne l'a jamais fait.
Elle me montre le fouet.
- Tu as commandé ces jouets, mais j'espère que tu as quelqu'un avec qui t'amuser...
Je lui avoue que je n'ai personne. J'avais simplement envie de posséder des sextoys, de jouer seule, de me transformer en homme en cachette. J'ai commandé sans que mon mari le sache. Mais je me tais rapidement car sa bouche possède la mienne dans un doux baiser. J'ose enfin passer mes doigts sous son chemisier, toucher ses petits seins bruns et épais, et les téter goulûment. Sa peau a un goût sucré et âcre, et je me laisse aller à l'aspirer comme on aspire les testicules d'un homme, trouvant cela encore meilleur parce que c'est plus rare.
Elle est exactement mon genre. Pas juste une fille, mais une personne qui comprend, qui joue, perverse juste ce qu'il faut, délicate. Elle se redresse et me surplombe, présente le fouet à mes cuisses et me surprend avec des claquements secs. Ma cyprine coule sans que je puisse la retenir, et elle le remarque. Elle fait une pause, approche son visage du mien et me demande si je veux continuer. Je réponds affirmativement. Elle me fait tenir le fouet avec ma bouche et plonge la tête entre mes jambes, trouvant et malmenant mon clitoris pour mon plus grand plaisir.
Mais cela ne dure pas. Elle se lève, se dévêt, et je découvre son pubis lisse et un piercing au nombril. Elle enfile la culotte de latex avec le gode et pousse la table basse.
- Tourne-toi, je vais te prendre de dos, c'est mon rêve.
Je me mets à genoux, les coudes et le buste sur le canapé, les cuisses écartées. Elle n'a aucun mal à pénétrer ma chatte, ses mouvements précis déclenchant de petits orgasmes que je tais. Elle attrape mon cul fermement et je sens les testicules du jouet heurter ma peau. Le fouet tombe de ma bouche, et je ne peux plus retenir ma jouissance. Elle gémit fort, excitée. Elle ralentit, se retire et utilise sa salive pour humidifier mon trou. Elle introduit doucement le gode dans mes fesses, me procurant une immense satisfaction.
Je voudrais la prendre de la même manière, mais je ne veux pas interrompre ce moment délicieux. Je n’ai jamais vécu une sodomie aussi douce. J’aime la puissance, mais je découvre qu’on peut être enculée sans douleur. Je jouis intensément. Elle se retire, ôte le jouet et le porte à sa bouche, goûtant la mouillure de mon orgasme. C’était presque comme une éjaculation féminine, mais plus discret. Elle range le jouet dans son coffre de pacotille, qu’elle appelle son coffre à jouets.
Elle m’embrasse encore et dit qu’elle aimerait continuer à s’amuser, mais qu’elle doit finir sa tournée. J’espère recevoir du courrier bientôt, ajoute-t-elle en partant. Je choisis le godemiché rose et le place dans sa sacoche de factrice. Elle rit en disant qu’elle devra faire attention en sortant les lettres. Déjà rhabillée, elle m’offre un dernier baiser avant de partir.
La camionnette jaune démarre. Je range mes sextoys dans une boîte à chaussures, à l’abri dans le dressing. Il me reste du temps pour préparer le repas. Tout va bien. J’ai hâte de la revoir, même si je n’ai pas demandé son prénom. La prochaine fois, peut-être. Je crois savoir où elle habite. On a tout l’été devant nous. Elle a été généreuse, et je tiens à lui rendre la pareille. Il faut absolument que je reçoive du courrier cette semaine. Pourvu que les vacances durent...