
Mes parents m'ont installée dans ce petit appartement sombre, incapables de savoir que faire de moi. Ils me considèrent inapte à travailler et à séduire un homme pour subvenir à mes besoins. Je suis loin d'être un canon de beauté et ne fais aucun effort pour m'améliorer. Née avec un œil en moins, je reproche souvent ce handicap à mes parents. Mon apparence attire des hommes que mon visage étrange excite, des pervers que je déteste. Je suis davantage sensible aux charmes féminins. Une camarade des Beaux-Arts m'a permis de la découvrir du bout des doigts, laissant un souvenir bouleversant.
Je n'ai aucun intérêt pour mon propre sexe et ne me masturbe jamais. Je me sens asexuée, n'appartenant ni à un genre ni à l'autre. Mon premier petit ami, et le dernier, ne pouvait obtenir de moi ce qu'il désirait. J'acceptais de le sucer longuement, trouvant cette pratique plus ludique que véritablement sexuelle. Il qualifiait mon anus de deuxième œil, mon vagin lui étant interdit. Il pensait que je redoutais de perdre ma virginité et s'accommodait de la situation. Un jour d'été, il est parti avec une autre.
Dans mon appartement, donnant sur une rue étroite, j'espionne mes voisins. Je possède des jumelles, des caméras et un appareil photo avec téléobjectif, et je songe même à m'offrir un télescope. Ma voisine qui m'excite le plus est une grande brune élancée. De ma chambre, j'ai une vue plongeante sur la sienne, et elle vit face à un grand miroir. Je réalise des films expérimentaux sur elle, mes plus belles œuvres. Elle avait de nombreux amants et semblait aimer particulièrement se faire sodomiser. Elle n'a jamais semblé se masturber dans son lit, peut-être le faisait-elle sous la douche. Cette incertitude me rendait folle.
Une nuit, elle rentra avec deux grands hommes imposants. L'un sortit son pénis en érection devant elle, et elle commença à le sucer goulûment. L'autre prenait des photos. J'étais éberluée et sentais l'excitation monter en moi, mais je résistai à l'envie de me caresser.
L’homme moustachu enfonça son sexe loin dans la gorge de la voisine. La fenêtre fermée m’empêchait de les entendre, ce qui m'enviait davantage cet homme. Le photographe donnait des ordres tout en continuant de capturer des images. Ma voisine abandonna alors le moustachu pour débraguetter le photographe et lui aspirer l’énorme verge avec soin.
Elle se déshabilla et s’installa à genoux sur une chaise, offrant une vue splendide de son intimité face au miroir. Le moustachu, agenouillé, léchait avidement son sexe et titillait son anus. Le photographe, après avoir pris des photos, sortit un tube de lubrifiant.
À ma surprise, ma voisine échangea sa place avec le moustachu. Le spectacle devint moins agréable : ses gros testicules pendaient et son corps était très poilu. Elle enduisit de lubrifiant l’anus du moustachu et y inséra ses doigts, tout en léchant le gland du photographe. Celui-ci, l’attrapant par les cheveux, l’emmena sur le lit, laissant le moustachu attendre son tour.
En levrette, le photographe frappa les fesses de ma voisine, ce qui semblait lui plaire. Elle se cambrait, ses petits seins bougeaient en cadence. Le photographe la plaqua sur le ventre et reprit son appareil photo pendant que le moustachu, bandant toujours, vint l’enculer. Il se positionna pour permettre au photographe de capter la scène en détail. Ma voisine, accrochée aux barreaux de son lit, accueillait avidement le sexe du moustachu, un spectacle que j'aurais voulu voir de plus près.
Le photographe, abandonnant son appareil, rejoignit le moustachu en glissant son gland dans son anus. Ma vue de la scène était limitée, mais leur configuration changea enfin. La voisine chevaucha le photographe allongé tandis que le moustachu reprenait ses caresses anales avec sa langue. Déchaînée, elle semblait un succube absorbant toute cette énergie brute. Prise par les deux hommes, elle maîtrisait la situation. Le photographe manquait à son devoir, heureusement que je filmais tout.
Finalement, ils réorganisèrent leurs positions. Le moustachu se retira, et la voisine se plaça sur une chaise pour recevoir sa semence dans la gorge. Ensuite, le moustachu se mit à genoux pour être nourri par le photographe. Ils se rhabillèrent rapidement et quittèrent l'appartement précipitamment. Se sentant bouleversée et seule, je pensais à rappeler mon ex mais préférai visionner encore et encore la scène enregistrée. J'attendais impatiemment le retour de ma voisine, mais elle ne revenait pas. Six jours passèrent et je m'inquiétais.
Perdue, je me demandais s'il fallait prévenir la police, mais comment expliquer ma surveillance ? Trois jours plus tard, je reçus une convocation de la police. Démasquée, je craignais la prison. Devais-je mentir, amadouer les policiers, ou appeler un avocat ? J'étais torturée par un sentiment de responsabilité envers ma voisine.
Le commissaire m’attendait. Contrairement à mes craintes d'être menottée et interrogée brutalement, il fut charmant. Il m'installa confortablement dans un fauteuil, m'offrit du café et des sandwiches, et ne semblait pas chercher à me piéger. Puis, il me montra une photo de ma voisine.
- Connaissez-vous cette personne ?
J'hésitai. Mentir serait inutile. Si elle était morte, j'avais déjà assez fait.
- Oui, cette jeune femme vit dans l’appartement en face du mien.
- En effet, mademoiselle. Nous avons convoqué tous vos voisins, sans succès. Vous êtes la dernière. Que savez-vous d’elle ?
- Pas grand-chose. Je ne travaille pas et suis souvent chez moi. Parfois, je la vois rentrer tard dans la nuit, allumer une lumière. Je dors mal, voilà tout.
- Pensez-vous qu’elle ait des activités suspectes ?
- Je l’ignore. Elle rentre souvent avec des hommes, mais cela ne me regarde pas. C’est une jolie fille, pourquoi n’en profiterait-elle pas ?
- Certes. Mais si nous avons lancé un avis de recherche sur cette personne, c’est qu’il s’agit d’une affaire plus grave. Quand l’avez-vous vue pour la dernière fois ?
Avis de recherche... Elle était peut-être en vie ? Allait-on la retrouver grâce à moi ?
- Il y a dix jours. Je ne dormais pas, je fumais une cigarette à la fenêtre, et je l’ai vue rentrer accompagnée de deux hommes. Je ne voulais pas les espionner.
- Deux hommes. Que s’est-il passé ? Qu’avez-vous vu ?
- Ils ont fait l’amour tous les trois.
Allait-on me passer les menottes ? Non. Le commissaire caressait le dessous de son nez avec son index. J’avais lu des livres sur l’interprétation des gestes : il était nerveux.
- Pourriez-vous identifier ces deux hommes ?
- Je ne sais pas…
Bien sûr que je le pouvais ! Je les avais filmés, ainsi que tous ses partenaires depuis mon emménagement.
Le commissaire sortit une photo de Moustachu et du photographe.
- Ce sont eux ?
- C’est possible… Il y a une grande ressemblance.
Il me tendit un paquet de photographies, que j’examinai attentivement.
- Avez-vous déjà vu ces personnes ?
- Oui, ce sont ses amants.
- Ses amants, comme vous dites, sont des membres de sa famille, que nous avons retrouvés jetés dans le canal. Ils étaient morts avant la noyade, égorgés de manière cruelle.
Mon cœur battait la chamade. Je pâlis : je ne sentais plus mes mains, ni mes lèvres. J’aimais une meurtrière. Mais pourquoi coucher avec les membres de sa famille avant de les tuer ? J’avais besoin de réfléchir. Était-ce une vendetta ?
- Je ne me sens pas bien…
- Mademoiselle, vous êtes peut-être notre unique témoin. Êtes-vous certaine d’avoir vu toutes ces personnes dans l’appartement de votre voisine ?
Je songeai à tout avouer, à livrer mes vidéos à la police. Mais il fallait que je réfléchisse encore.
- Oui, j’en suis certaine. Je ne me sens pas bien…
- Pardon, mademoiselle. C’est beaucoup pour aujourd’hui. Mais je dois vous placer sous protection, parce que vous en savez assez long sur une dangereuse criminelle.
Criminelle… Mon amour, ma vie, une criminelle ! Le policier me raccompagna. Je tremblais d’émotion.
En arrivant, l’immeuble était étrangement calme. Chez moi, une envoûtante odeur de jasmin régnait. Elle était là, tapie dans l’ombre, je le pressentais. Les enregistrements vidéo avaient disparu de leur cachette. Je ris aux éclats.