• Ça s'est bien passé au boulot aujourd'hui ?
  • Toujours cette campagne pour "Les accessoires du paradis". D'ailleurs, j'aimerais en discuter.

Constance pâlit. Avocate trentenaire, elle trouvait peu d'intérêt au sexe, jamais aussi satisfaisant pour elle que de libérer un client ou d'obtenir des dommages pour une victime. Elle avait été horrifiée d'apprendre que l'agence publicitaire de son mari avait décroché ce contrat.

Durant les premières semaines, elle avait tenté de le dissuader de l'accepter, et à présent, leurs échanges nocturnes lui rappelaient la préparation de dossiers sensibles. Les divers "accessoires" mentionnés par son mari lui révélaient des facettes du vice jusqu'alors inconnues, et souvent, après de multiples questions pour des précisions, elle le coupait pour changer de sujet.

Martin, attentionné à ne pas tacher sa chemise et ses boutons de manchette, saisit un couteau pour hacher un oignon sur le plan de travail. Constance, les cheveux bruns relevés en un chignon, portait un tablier par-dessus sa jupe et son chemisier qui moulait étroitement sa poitrine menue.

Martin la contemplait, se demandant pourquoi elle avait choisi de rester avec lui, un homme de petite taille, peu séduisant, avec un ventre proéminent, maladroit avec les femmes et peu performant au lit (qu'il compensait par son humour et son attention constante). Comme si elle avait préféré la sécurité du connu aux frissons de l'inconnu. D'ailleurs, il n'était pas certain — ils se connaissaient depuis l'université — qu'elle ait connu d'autres hommes avant lui.

Ils en discutèrent de nouveau à table.

  • On a terminé les emballages et le catalogue des accessoires. Tu avais tort : dès les premiers jours, cela est devenu complètement impersonnel. C'est comme si les sextoys étaient des pièces de voiture ou des équipements agricoles. Des objets qu'on configure dans le logiciel, qu'on classe, dont on ajuste les couleurs, en prenant des photos sur fond blanc... et la rédactrice qui s'occupe des descriptions les a écrites sans rougir après quelques heures. D'ailleurs, elle travaille maintenant sur une campagne pour des pompes funèbres. Trop de sexe tue l'érotisme et l'excitation.

Avec agilité, il débarrassa les assiettes et lui servit un verre de cognac pour l'encourager à relancer la conversation.

  • Tu m'as mentionné un problème...
  • On a un souci avec les photos. Le client souhaite un mini-catalogue de trente produits avec des images, à publier sur son site web dès lundi. Damien, mon associé, a accepté, mais comme c'était vendredi soir et que le catalogue doit être prêt pour lundi midi, on n'a trouvé personne pour poser avec les objets.

Bien qu'elle ne connaisse personne à l'agence, Constance savait que Damien était l'associé de son mari. Martin insista sur la responsabilité de son collaborateur :

  • Damien est parti pour le week-end au golf avec sa femme, et je lui ai dit que je me débrouillerais.

Constance avait un regard soupçonneux, comme lorsqu'un de ses clients avouait sa culpabilité. Martin reprit :

  • Je vais devoir trouver une solution seul. Pour gagner du temps, j'avais pensé à faire appel à une escort et la rémunérer, mais je n'étais pas sûr que tu sois d'accord, ni certain de trouver quelqu'un de convenable.
  • C'est évident. Je ne serais pas d'accord.
  • J'ai pensé que tu pourrais poser. Tu es très belle, très attirante...
  • Quoi ? Elle se leva brusquement du canapé. Tu plaisantes ? C'est dégoûtant, imagine si quelqu'un me reconnaît ! Tu crois vraiment que je vais jouer les mannequins d'un jour ?

Martin fit un geste pour apaiser la situation.

  • Non, on prévoit de ne capturer que les hanches et les jambes de la femme, pas son visage. Ainsi, personne ne pourra te reconnaître. Et comme ces dernières trois semaines, on a évoqué ces fameux accessoires tous les soirs, et que tu semblais vraiment curieuse de les découvrir et de comprendre leur utilisation, je pensais que cela te plairait de les essayer.

Elle resta sans voix, refusant de reconnaître que sa curiosité était en fait une envie, et non du dégoût. Elle se tut pendant deux minutes entières avant d'admettre qu'elle était effectivement tentée de tester les objets en question.

  • Je n'ai jamais fait ça.
  • Tu verras, c'est simple. Demain soir, nous n'avons rien de prévu. On commande un dîner chinois, je prends du vin, et je t'observe.

Visiblement inquiète, elle se tordait les mains. Il quitta son fauteuil pour la prendre dans ses bras.

  • Ce sera une belle soirée, juste pour nous deux. C'est rare que nous ayons un samedi soir pour nous seuls, ça sera amusant. J'espère juste rester calme en prenant des photos de toi, lui murmura-t-il à l'oreille avant de l'embrasser.

Elle se laissait faire, mais sans réel plaisir. Constance n'atteignait que rarement le stade de la jouissance. Pour elle, faire l'amour était une relation plus intellectuelle que physique. Embrasser son mari était un geste social, pas sensuel. Et l'amour physique était surtout une manière de satisfaire Martin, qui ne se rendait pas compte de l'effort qu'elle fournissait.

L'idée d'essayer les accessoires du paradis l'intriguait, sans pour autant la stimuler. Cette nuit-là, ils firent l'amour par convenance conjugale, sans reparler des sextoys. Après, allongée avec un livre, elle vit dans son regard que Martin était agité. Le lendemain, elle fit des courses et, passant devant une boutique de lingerie, elle s'acheta une nuisette coûteuse, très peu couvrante. Elle voulait donner l'impression à Martin qu'elle s'impliquait dans leur vie intime. Cependant, elle était impatiente que la soirée arrive.

De retour d'un thé avec une amie, où la conversation avait tourné autour des enfants et des recettes, elle retrouva Martin au salon et l'enlaça, mais elle était trop gênée pour avouer ses désirs. Elle lui demanda s'il avait commandé le repas chinois, comme prévu. Il répondit par un signe de tête, un sourire malicieux aux lèvres, ce qui la troubla. En rangeant les courses, la vue d'un concombre la laissa pensive.

Le repas coûteux et la bouteille de vin restèrent entamés. Ils s'embrassèrent trois fois durant le dîner avant de se diriger vers la chambre. Martin, qui en avait interdit l'accès, lui ouvrit la porte avec des manières de maître d'hôtel.

Constance vit d'abord les draps blancs tendus sur le lit et les murs transformant la pièce en studio anonyme. Puis, elle remarqua les projecteurs et leurs réflecteurs, et enfin, un grand drap couvrant la commode débarrassée de leurs photos de mariage et de voyage. Après quelques instants, elle réalisa que les "objets" étaient cachés dessous.

Quand Constance sortit de la salle de bains, Martin lui retira la nuisette, puis la coucha doucement sur le drap, la retenant par les épaules. Ils s'embrassèrent et il la laissa nue sur le lit, à l'exception de ses bagues et boucles d'oreilles. Constance se sentait mal à l'aise d'être nue alors que Martin restait habillé. Quand il commença à utiliser un canard sex-toy de baignoire, elle rougit, et lorsqu'il caressa son ventre, ses seins, puis son pubis avec, elle détourna le regard.

Constance se détendit sous le massage, Martin faisant glisser le canard sur sa vulve.

  • Prends-le maintenant.

Elle s'exécuta, utilisant les vibrations pour se masser. Martin prit deux photos, ajusta la position de sa jambe, prit d'autres clichés, déplaça un bras pour une nouvelle prise. Il s'assit ensuite à côté d'elle, retira des mains le canard pour lui donner un autre appareil, plaçant une télécommande dans sa main. Après l'avoir embrassée, il ajusta les projecteurs et reprit l'appareil photo.

Constance saisit rapidement comment utiliser l'appareil et se laissa faire. Elle ne rouvrit les yeux que lorsque Martin lui ôta l'objet et la plaça à genoux. En la menottant, il passa la main sur ses grandes lèvres, mais elle ne trouva pas cela agréable. Lorsqu'il fallut enfiler une ceinture de chasteté et des barres de soumission, son excitation retomba, et elle ne se laissa faire que par impatience de voir la suite. Poser avec une cravache fut ennuyeux, et avec des sucettes en forme de pénis, répugnant.

Martin dut ensuite lui expliquer l'utilisation des boules de geisha. Cela la rendit curieuse, et elle ne comprit que lorsqu'il l'installa à quatre pattes et lui dit de bouger. Chaque mouvement amplifiait les sensations et créait des vagues d'excitation. Elle était stupéfaite par la facilité avec laquelle le plaisir était induit, et elle ne retira les boules qu'à contrecœur.

Son mari lui tendit ensuite un petit gode, étroit et court, qu'il photographia alors qu'elle hésitait à l'introduire. Cela fut agréable, presque comme une pénétration. L'objet suivant, de forme courbe, lui caressa étrangement l'intérieur du vagin, ce qui la fit légèrement paniquer. Elle commençait à maîtriser le rythme à donner à ses mains, quand Martin lui tendit un gode à deux extrémités, dont elle était curieuse de sentir les effets. L'appareil autour du cou, Martin saisit maladroitement le petit côté qu'elle tentait de frotter contre son pubis, et doucement, le plaça face à son anus.

  • Oh ! dit-elle, détournant la tête du baiser de son mari.

Une excitation curieuse, mêlée de gêne, la parcourut au premier contact, mais elle ne voulait pas se forcer.

  • Non, je n'aime pas, donne-m'en un autre.

Martin fut pris de court par cette demande inattendue de sa femme, qui d'ordinaire ne prenait pas d'initiative au lit. Il prit un gode flexible et commença à le lui introduire. Elle le saisit fermement, éraflant au passage la main de son mari avec l'une de ses bagues, et le positionna elle-même.

Martin captura l'instant en photos, puis lui tendit un autre modèle que Constance s'empressa d'expérimenter. Sous les yeux de Martin, le corps de Constance se contorsionnait pour fuir la sensation, ondulant de tous côtés, ses gémissements s'intensifiant.

Martin fut tenté de lui mettre son sexe dans la bouche, mais il ne voulait pas briser le moment exceptionnel que vivait Constance. Son érection était douloureuse. Il se contenta de reprendre l'objet des mains de Constance, qui résista jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux et s'empare du modèle suivant. C'était un sexe moulé, aux veines saillantes, gros et long, lourd en main. Il pénétra aisément bien qu'elle hésita dans son mouvement, et son vagin fut entièrement comblé par l'objet.

Martin prit plusieurs photos de près, convaincu que celles-ci seraient parfaites pour inciter à l'achat. Les dix doigts de Constance étaient visibles, crispés pour enfoncer le gode, ses cuisses largement ouvertes pour mieux savourer.

Constance poussa plus loin l'imitation de pénis avec ses doigts, forçant l'écartement de ses muscles. Sa découverte de la jouissance avec un sextoy la bouleversait énormément, mais elle était trop ravie pour s'en rendre compte. Elle appréciait énormément la sensation de son vagin se dilatant sous la profondeur atteinte par l'engin, qui progressait régulièrement à chaque mouvement de poignet.

Martin s'adossa à la commode pour observer la scène. Soudainement, il se sentit gêné par la petite taille de son propre sexe, et se demanda s'il n'avait pas fait une erreur en introduisant ces jouets chez lui. Il se rassura en se rappelant que sa femme semblait souvent jouir avec lui. Cependant, son érection s'était estompée.

À ce moment, Constance gémissait sans retenue, alternant cris continus et exclamations ferventes à chaque mouvement du gode. Martin capturait des images, tout en pensant qu'elles étaient trop explicites pour être publiées. Impressionné par le spectacle, il crut voir sa femme reculer à son approche, puis il étendit la main pour appuyer sur le bouton.

Le bourdonnement, atténué par le vagin contracté, ne permettait pas à Martin de comprendre les tremblements subis par Constance. Elle gémissait, se tordait, passait à plat ventre, puis adoptait une pose provocante, les genoux sur les épaules, et se convulsait sans jamais faire un geste vers lui. Alors qu'auparavant, Martin résistait à l'envie de sortir son sexe pour se masturber, il était maintenant décomposé devant l'intense plaisir de sa femme.

Lorsqu'elle commença véritablement à jouir, Constance se redressa brusquement, s'appuyant sur un coude. L’écartement de ses muscles ne lui faisait plus mal, même si elle ressentait encore la tension de sa peau : tout son corps se concentrait à l'intérieur de son vagin, là où le gode, guidé par son poignet, allait et venait au cœur de sa zone érogène, raclant les muqueuses à chaque vibration violente, et lui procurant des vagues d'intense bonheur. Pour la première fois pleinement maîtresse de son plaisir, elle ressentait sa vulve devenir de plus en plus humide, puis soudainement, elle eut l'impression d'une explosion dans tout son bassin. Tous ses muscles se mirent à tressaillir, et elle s'abandonna sans bouger ni parler, le gode toujours enfoncé. Puis, après quelques secondes, elle recommença à le mouvoir et à pousser de petits cris.

Martin assistait, médusé, à l'orgasme de sa femme. Jamais elle ne s'était comportée de manière aussi animale en sa présence. Désormais, elle utilisait les deux mains pour manier le gode. Puis elle cria, fort, sans gêne ni peur des voisins. Cela fut bref, et elle rouvrit des yeux égarés, assise, sans comprendre comment elle avait pu se redresser. La sueur lui coulait dans la nuque, collant ses cheveux décoiffés en mèches rebelles, et ses épaules tremblaient, secouées de frissons. Honteuse, elle effaça d'un revers de main un filet de bave, et découvrit que son poignet était douloureux.

Vaincue, elle tomba à la renverse, écroulée sur le lit.

  • Merci de m'avoir fait découvrir ça, mon chéri, articula-t-elle sans le regarder.

Elle gémit longuement, un bruit de gorge profond, en basculant sa tête en arrière, puis ses épaules s'affaissèrent sur le drap froissé, tandis qu'elle repliait ses jambes contre elle, murmurant à voix basse :

  • Qu'est-ce que c'était bon... c'était donc possible...

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