Noël dernier a été pour moi une période difficile. Fraîchement divorcée et licenciée pour faute grave, je venais d’emménager dans un studio sinistre à porte de versailles, avec vue sur le périphérique et son flot de voitures. Une fois le clic-clac déplié, on pouvait à peine passer le long du mur. La cuisine se résumait à un placard et le pommeau de douche donnait directement sur le dossier des toilettes.

Le matin du 21 décembre, alors que je repliais mon canapé, une agence d’intérim m’a appelée. Ils me proposaient un poste de démonstratrice pour dix jours aux galeries lafayette à montparnasse. Pas exactement le job de rêve pour une diplômée en fiscalité internationale, mais j’avais décidé de ne pas rester au chômage, quitte à accepter tout ce qui se présenterait. Et puis, passer les fêtes seule dans ce studio (mon ex-mari avait gardé les amis) ne m’enchantait guère. Après dix minutes au téléphone, l’affaire était conclue : j’étais attendue dès le lendemain au rayon parfumerie.

Sur place, le lendemain, la manager, irina, m’a accueillie froidement. Elle m’a dit d’emblée qu’elle me trouvait mal coiffée et se méfiait d’une bac + 5 postulant comme démonstratrice. Elle aurait eu peur que je lui prenne sa précieuse place qu’elle n’aurait pas réagi autrement.

Mon poste consistait en une seule et unique tâche : asperger les passants de parfum en leur murmurant « pivoine... », Puis en leur récitant la composition du parfum : « fleur d’oranger, rose, musc... ». Je serais payée à la commission et je n’aurais aucune pause entre 13 heures et 21 heures. C’était illégal, mais ce n’était pas le moment de protester.

Comme un automate, je me suis rendue sur place les jours suivants dans mon déguisement ridicule orné de pivoines roses et violettes, sous l’œil toujours malveillant d’irina qui me trouvait mal chaussée, mal maquillée, mal parfumée...

La journée du 24 décembre fut la pire. Des clients exécrables et pressés, des bandes d’ados venus se parfumer gratuitement en prévision de leur début de soirée, une irina qui me mitraillait du regard dès qu’ils partaient sans acheter leur flacon de pivoine, et une visite surprise de la « direction régionale » avaient achevé de créer une atmosphère tendue. Pour couronner le tout, chacun avait des projets pour le soir, sauf moi. Je m’étais promis de noyer dans de la pivoine la prochaine personne qui me demanderait :

  • Tu fais quoi, pour noël ?

À la fin de la journée, je me suis rendue dans les vestiaires pour me débarrasser de mon déguisement. Les étudiantes étaient rentrées chez leur famille, les amoureux partis au restaurant et les parents avaient déserté, les bras chargés de cadeaux, direction leur foyer où ils partageraient une dinde et du champagne au coin du sapin.

J’avais retiré mon costume de pivoine, j’étais la dernière devant les casiers numérotés, en soutien-gorge et shorty, mon sous-pull à la main. Le type de la sécurité, un grand black en uniforme de pompier, passa une tête :

  • Hey, pivoine ?

Moi, pleine d’espoir :

  • Oui ?

Lui :

  • tu fermeras derrière toi ?

Sans attendre ma réponse, il me lança les clés de l’alarme et partit en éteignant la lumière. Déçue, je ramassai les clés tombées par terre à ses pieds et ouvris mon casier dans le noir.

J’entendis de nouveau le bruit de la porte.

  • Il y a quelqu’un ?

Il y avait quelqu’un. Un type grand et gras, la quarantaine dégarnie, une fausse barbe blanche par-dessus une vraie barbe châtain clair, en costume de père noël low cost, surgit du couloir.

  • Ah, putain, ils sont chiés, les gosses ! lança-t-il en retirant d’horribles chaussures noires et odorantes.

Il me semblait que c’était le père noël des galeries, sans doute embauché pour un atelier photo.

  • Il est vulgaire, le père noël ! Murmurai-je.
  • Qu’est-ce qu’elle a, la petite pute ? répondit-il du tac au tac.

J’étais outrée. Ce type, probablement intérimaire comme moi, censé symboliser la douceur et « l’esprit de noël », non seulement sentait des pieds, mais en plus, m’injuriait. Choquée, je décidai de l’ignorer, de me rhabiller, et de rentrer regarder arthur sur tf1 avec ma boîte de raviolis en boîte comme prévu.

Mais lui ne voulait pas en rester là.

  • Sympa, le shorty en coton rose trop petit et le soutien-gorge pas assorti.

Je lui répondis :

  • Vous êtes quoi, un père noël expert en lingerie ?

Lui :

  • Non, je suis le père noël expert en putes.

Moi :

  • Charmant.

Sans complexe, tandis que je cherchais mon jean au fond du casier, il retira sa veste, sa fausse barbe, défit sa ceinture. Il était vraiment moche en chaussettes blanc sale.

Il avait un nez épaté, de gros yeux vicieux, une toute petite bouche perverse, les oreilles décollées avec des poils qui dépassaient. On aurait dit une tête de porc avec son persil dans les oreilles à la vitrine du boucher. Et pourtant, malgré ou grâce à sa laideur relative, il titillait en moi de bas instincts. Sans trop savoir comment ni pourquoi, je me tournai vers lui, les poings sur les hanches, soutien-gorge frondeur, et lui lançai :

  • Expert en putes, hein ? Fais-moi voir ça !

Sans trop que je sache comment, il m’a retournée, plaquée contre le casier métallique. Et je me suis laissé faire. En dégageant mes cheveux d’un côté, il se mit brutalement à me mordre l’épaule, et à enfoncer directement deux doigts à travers mon shorty, dont il se débarrassa. Il sortit son sexe de son pantalon, l’enfonça d’un coup tout au fond de mon vagin. Il donna trois coups fermes, puis ressortit, avant d’alterner : un coup devant, un coup derrière, un coup devant, un coup derrière...

À peine réveillée d’un côté, il repartait de l’autre, créant une sensation de frustration excitante. Devant, derrière, mon vagin se contractait, et mon anus aussi, les deux se confondaient, reliés par son gros gland. Mon petit anus s'écartait et se resserrait au rythme de ses coups de reins, mettant l'élasticité de mon périnée à rude épreuve. Ses à-coups ne cessaient pas, devenant de plus en plus vifs, forts, brutaux. Sa queue, épaisse comme un saucisson, avait un diamètre suffisant pour me satisfaire.

La pénétration par derrière, laborieuse au début, devenait de plus en plus fluide à mesure qu’il trouvait du lubrifiant naturel au fond de mon sexe. Il glissait en moi, et j'étais là, tous mes orifices offerts, réclamant toujours plus, plus fort, plus vite, encore !

Il descendit le long de mon dos avec sa langue, me léchant et me salissant de sa bave. Il attrapa un sein dans chaque main et tourna autour de mes tétons avec la paume, puis les pinça carrément.

  • Aie!

La bouche pleine de ma fesse, il gémit « ta gueule ! » puis glissa sa tête entre mes jambes pour atteindre mon sexe alors que j'étais encore de dos. Sa bouche prenait en même temps l'arrière et l'avant, et sa langue agile passait de l'un à l'autre avec autant d'ardeur que sa queue.

Il ordonna :

  • Tourne-toi, que je te bouffe la chatte !

Je m'exécutai. D’en haut, je voyais son front, le haut de son crâne, son torse gras et poilu. La sueur dégoulinait sur ses poils luisants – et l’odeur d’animal et de vestiaire, loin de m’écœurer, m’excitait de plus en plus. Sans crier gare, il ouvrit la bouche, sortit une langue presque aussi énorme que celle d’un bœuf, qu’il plaqua contre mes grandes lèvres.

Il grommela :

  • Hum, ta chatte poilue...

En effet, ma chatte était en friche et mes poils noirs débordaient de part et d’autre, collés par la sueur, la cyprine, le présperme. Je mis les mains sur sa tête mouillée de transpiration et l’aidai à faire de petits cercles entre mes cuisses. Ses joues étaient rougies et sa bouche luisait de mes fluides qu'il avalait, en faisant beaucoup de bruit. Sans prévenir, il cracha trois fois dessus de petits jets de salive et me donna une petite claque sur la fesse :

  • Alors, tu vas jouir, ma pute ?

Il se releva d’un coup et m’embrassa à pleine bouche. Je goûtais mes propres sécrétions, le goût sucré et acide me dégoûtait et m’excitait à la fois – c’était la première fois que je faisais ça. J’avais l’impression de lécher une autre femme à travers sa bouche, et cette idée rendit mes seins tout durs. J’imaginais un petit clitoris caché entre deux fines lèvres épilées se frottant sur ma bouche. Alors qu’il était face à moi, il plia légèrement les genoux et enfonça sa queue dans mon anus.

  • Oh oui, défonce-moi le cul !

C’est moi qui venais de dire ça. Je n’en revenais pas, mais je me laissais aller complètement ; ce type avec son reste de déguisement – il avait encore son pantalon rouge sur les genoux – était en train de me donner du plaisir comme jamais. Je sentais mon bas-ventre se contracter, je me touchais en même temps – j’entendis un lointain « tu te branles, salope ? ». Le plaisir me saisit furieusement quand je sentis son sexe se raidir à l’extrême à l’intérieur de mon anus. Il allait jouir...

  • Oh putain... Oh putain... putain, salope...

Il criait, bougeait, enfonçait ses ongles noircis dans mes fesses ; je crus que mon anus allait exploser sous l’effet de sa queue turgide.

Il se retira doucement, suivi par un long filet translucide, un peu coloré. Excitée comme jamais, en transe, furieuse, morte d’envie de crier de plaisir, je lui dis avec une voix plus grave et enrouée que je l'aurais voulu :

  • J’n’ai pas joui...

Il me jeta un regard de pervers, porta sa main à sa queue, encore couverte de sperme, qu’il astiqua sans un mot. En quelques mouvements, elle durcit de nouveau. Il m’allongea par terre, à même le sol froid et sale du vestiaire collectif, souleva une de mes jambes à 90 degrés et me pénétra doucement. Il avait des fesses grasses et ses cuisses ballottaient au même rythme que ses couilles frappant sur mon périnée.

Du pouce, il titillait mon clitoris de gauche à droite, très vite, aussi vite qu’il me pénétrait doucement. Il se taisait ; le vestiaire était calme, et au moment où je m’y attendais le moins, une main sur sa fesse et l’autre me cachant les yeux, je me mis à jouir, à jouir, à jouir, à frémir, à trembler, doucement, agréablement, sereinement. Je ne me souviens plus ce que nous nous sommes dit en partant.

Mais je me souviens que dans le métro, en rentrant, j’ai envoyé un sms à irina pour lui demander si elle connaissait le type qui faisait le père noël à l’atelier photo. Elle me répondit : « pas de père noël et pas d’atelier photo ! Tu dois te tromper. À demain. » L’espace d’un instant, j’eus un éclair de pensée : « et si c’était le vrai père noël ? »

Ce n’était évidemment pas le vrai père noël, c’était bien l’intérimaire embauché pour les photos, et j’eus très honte quand, le lendemain, j’entendis irina se moquer de ses poils d’oreille. Mais la journée du 25 décembre passa on ne peut plus vite. Et pour cause : toutes les heures, je me répétais en souriant : « le père noël m’a enculée. »

Et ça, c’était un vrai cadeau.

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