En partant pour le Japon, Ian lui avait juré qu’il serait toujours présent à ses côtés.

Sa promesse l’avait fait sourire. Bien sûr il penserait beaucoup à elle, et le lui dirait souvent, au téléphone, par mail, ou encore par SMS. Mais comment ces messages envoyés par son amant à des milliers de kilomètres d’elle pourraient-ils compenser l’absence ? Comment la technologie pourrait-elle satisfaire son besoin constant de le sentir près d’elle, cette nécessité impérieuse de vérifier la force de son désir et d’éprouver la vigueur de son sexe ?

Joy était alors loin d’imaginer la surprise que Ian lui préparait. Les deux amoureux étaient ensemble depuis six mois, guère plus, ce qui rendait toute séparation douloureuse. Ils avaient déjà connu l’éloignement trois mois auparavant, toujours à l’occasion d’un des maudits déplacements professionnels de Ian. Bien que courte, l’expérience s’était avérée particulièrement pénible pour Joy qui se morfondait toute la journée, rongée par la frustration. Sa chair, torturée par le manque, et enflammée par les scénarios coquins qu’elle ne pouvait s’empêcher de concevoir, était à la torture. Aucune de ses tentatives de masturbation ou d’exhibition solitaire devant la glace ne parvenaient à vaincre les hurlements incessants de son sexe qui exigeait celui de Ian.

Depuis leurs premières galipettes, l’hiver dernier, sous le sapin de Noël, les tourtereaux étaient devenus inséparables. Ils devaient avoir bu un drôle de philtre d’amour dont la magie se manifestait par une soif perpétuelle de l’autre. C’était une fièvre, un démon qui les possédait, les forçant à consommer encore et toujours leur union. Où qu’ils aillent, quoi qu’ils fassent, le charme opérait : il fallait qu’ils se rapprochent, qu’ils se touchent, qu’ils se chevauchent, qu’ils se dévorent et se perdent l’un dans l’autre dans une boulimie de sexe et de luxure. Pudeur et réserve s’évanouissaient lorsque leurs corps, guidés par le désir, s’exprimaient. Il n’était pas un caprice, pas une audace, que le couple ne pût envisager dans l’intimité de leur chambre. Toutes les extravagances sexuelles qui à l’extérieur faisaient débat y étaient traitées avec l’innocence propre aux sentiments et l’enthousiasme de la découverte. Ils s’aimaient, tout simplement, d’une passion pure et charnelle, qui justifiait toutes les folies.

Paris. Lundi 24, 20 heures

Voilà maintenant seize heures que Ian est parti. Il doit être à Kobe à présent. Là-bas il est cinq heures du matin. Joy imagine son arrivée dans la ville endormie, ses déambulations somnolentes, bagages en mains, dans les artères désertées, le regard ensommeillé du réceptionniste de l’hôtel qui lui tend la carte magnétique, sa belle silhouette s’effondrant sur le lit une fois la porte de la chambre refermée.

La sonnerie SMS de son portable la fait sursauter. Son cœur surpris bat la chamade. Ses doigts tremblent à l’idée que ce ne soit pas lui. Heureusement il s’agit bien de Ian, son nom aux trois lettres si bien assorties s’affiche sur l’écran :

Ian : Je suis bien arrivé. L’hôtel est très classe, mais tu me manques déjà, mon amour.

Joy : Super ! Je suis contente pour toi. Tu me manques aussi. Tu vas dormir un peu ?

Ian : Oui, mais pas tout de suite. Tu as mérité ta surprise ! Joy : Laquelle ?

Ian : Va voir dans la salle de bains, meuble bleu, porte de gauche, derrière le sèche-cheveux.

Joy : ?

Un sourire jusqu’aux oreilles, Joy se précipite dans la salle de bains et y trouve, bien caché, exactement à l’endroit indiqué, un sachet contenant une boîte en carton enrubannée. Elle ouvre le paquet et éclate de rire en découvrant son mystérieux contenu. Il s’agit de l’emballage d’un vibromasseur, un modèle élégant en forme de galet censé épouser les courbes féminines. Très émoustillée, Joy regagne sa chambre au pas de course. Des picotements d’impatience martyrisent son sexe. Rapidement, elle se débarrasse de son jean, puis de sa culotte, et se jette sur le lit, le jouet dans une main et son téléphone portable dans l’autre. Un doigt glissé entre ses petites lèvres lui confirme l’état d’humidité avancé de sa vulve. Suintante et gonflée, elle s’ouvre et se tend, tout offerte aux stimulations. Excitée comme une pile, Joy positionne le galet sur son sexe et actionne la molette. Les vibrations, très agréables, soulagent tout de suite ses démangeaisons. Sans se laisser distraire par le vif plaisir qu’elle éprouve, Joy tapote sur son clavier :

Joy : Merci. Quelle touchante attention ! Ma chatte est en vibrante compagnie.

Ian : Heureux que ça te plaise. J’étais sûr que tu ne serais pas longue à l’essayer. Raconte !

Joy : C’est délicieux, les vibrations sont subtiles mais précises, ça me donne des idées...

Ian : Moi aussi ! Ma langue lèche ton petit clitoris tout dressé. Joy : Mhhh ! C’est si bon, mon amour.

Ian : Tu sens comme elle se démène, comme elle te titille pour te faire jouir ?

Joy : Oh oui ! J’adore ta langue.

Ian : Elle est chaude et humide. Elle s’agite sans relâche sur ton clito. Joy : Encore !

Ian : Et ma bouche qui aspire tes lèvres, ma langue qui lèche ta vulve dégoulinante.

Joy : Vas-y, mon cœur, continue !

Ian : Et qui farfouille entre les interstices, et qui titille ton petit trou...

Joy : Mhhh...

Ian : Elle s’immisce de partout, et tu vas bientôt exploser, mon amour.

Joy : Oh oui ! Ça y est, je viens ! Aaah !

Ian : Quel bonheur ! Tu m’as bien excité ma chérie, si tu voyais dans quel état je suis !

Joy : Je te sucerais sur-le-champ !

Ian : Hélas ! Il faut que je dorme un peu si je veux être en forme tout à l’heure.

Joy : Bon repos, chéri.

Ian : A demain... pour une nouvelle surprise. Joy : ;-)

Paris. Mardi 25, 22 heures

Joy a eu toutes les peines du monde à se concentrer sur son travail. Impossible de penser à autre chose qu’à Ian, qu’elle visualisait partout, assistant à une réunion, participant à un déjeuner d’affaires, flânant sur les boulevards, ou dormant tout simplement, ses beaux yeux noirs clos sur la solitude de sa chambre d’hôtel. Ce soir l’attente de la surprise la met dans un état de nervosité proche de la transe. Il est dix heures et Ian ne l’a toujours pas contactée. Et s’il dormait toujours ? Et s’il l’avait oubliée ?

« Bip bip – bip bip »

Voilà que son cœur s’emballe à la moindre manifestation de son téléphone. Fébrilement elle saisit l’objet et lit le texto de Ian :

Ian : Dans l’armoire de la chambre, étagère du haut, derrière les pulls.

Joy bondit hors de son lit, et sans se soucier une seconde du désordre occasionné, elle renverse le contenu de l’étagère sur le sol pour y dénicher l’intrus : un paquet rectangulaire. À l’intérieur se trouve un sextoy nettement plus explicite que le galet. En jelly rose translucide, il se compose de deux têtes d’inégale hauteur : l’une, centrale, imite un vrai sexe d’homme, tandis que l’autre, plus courte, et parallèle à la verge factice, représente une tête de lapin au nez particulièrement proéminent. « Le fameux Rabbit® ! » pense Joy, très enthousiaste, qui connaît l’engin de réputation sans jamais avoir eu l’occasion de l’essayer.

À peine s’est-elle allongée sur le lit, jupe relevée et culotte baissée, que Ian se manifeste à nouveau :

Ian : Tu l’as trouvé ? Joy : OUI !

Ian : Alors tu sais que je vais te prendre ce soir ?

Joy : Ma petite chatte n’attend que toi pour être comblée.

Ian : Un instant, ma belle. D’abord tu vas me sucer un peu, tu m’as laissé très frustré hier.

Joy : Tu sais combien j’aime sentir ta queue au fond de ma gorge.

Ian : Alors prends-la en bouche, cette belle verge tendue que je te présente.

Joy : Ça y est, je te pompe très tendrement. Ma langue titille ton gland.

Ian : Mhhh, vas-y, lèche-la de partout, il faut qu’elle soit bien glissante pour te pénétrer.

Joy : Mais ton kiki a un drôle de goût de caoutchouc aujourd’hui ;-)

Ian : Tais-toi et suce !

Joy : Oui, mon chéri !

Ian : Ça suffit, je n’en peux plus, si je ne te baise pas maintenant, je vais exploser. Ecarte bien les jambes que je me positionne.

Joy : C’est fait, je suis totalement offerte. Vas-y ! Transperce-moi de ton dard !

Ian : Encore un peu de patience. J’aime te faire languir. Mon sexe très raide drague d’abord ta petite fente humide, il s’y frotte vigoureusement avant l’instant ultime.

Joy : Oh, c’est si bon de te sentir vibrer d’impatience sur mon con !

Ian : Et maintenant il commence sa lente progression entre les parois brûlantes de ton sexe. Il s’y glisse doucement.

Joy : Comme c’est bon de t’accueillir en moi. Ta queue est si douce, si remuante, si percutante !

Ian : Et maintenant je commence à te baiser vraiment. Sens-tu mon manche perforer ton ventre, mon bassin marteler vigoureusement ton clitoris ?

Joy : C’est si fort, mon amour ! Tant de stimulations ! Tu me baises vraiment bien !

Ian : Maintenant je passe à la vitesse supérieure, tout s’accélère : les frictions de ma queue, les frottements de mon pubis sur ta motte... et tu vas jouir, ma belle !

Joy : Oh oui, c’est merveilleux ! Je fonds de plaisir ! J’hurle ! Si tu pouvais m’entendre !

Ian : Demain, on fera ça par téléphone, j’ai très envie de t’entendre jouir. Et je te promets un orgasme mémorable. Bonne nuit, ma chérie.

Paris, mercredi 26, 21 heures

Joy attend l’appel de Ian, en relisant inlassablement le même texto : « Un orgasme mémorable. » Tant de mystère autour de ces quelques mots. Elle a dû se faire violence pour ne pas mettre l’appartement sens dessus dessous afin de trouver le pot aux roses. Mais au lieu de la sonnerie d’appel, c’est bien le « bip bip » d’un SMS qui l’extirpe de sa rêverie :

Ian : Dans le salon, le chiffonnier, grand tiroir, derrière mes dossiers.

La fabuleuse chasse au trésor reprend de plus belle et Joy se précipite à corps perdu dans sa nouvelle mission.

À l’endroit indiqué, elle découvre, presque déçue, un drôle d’engin : long d’une trentaine de centimètres, l’appareil impressionnant se compose d’une tige surmontée d’une tête ovoïde de la taille d’un poing. L’ensemble, en plastique blanc peu séduisant, se branche à une prise 220 volts à l’aide d’un banal fil électrique. Rien de moins glamour que cette étrange machine étiquetée « Magic Wand® ». Joy est encore loin de deviner le déluge de sensations qui se prépare.

Ian : Branche-le, et assieds-toi sur le canapé. Baisse ta culotte et positionne l’embout sur ton sexe. Ne touche pas au bouton ON. Attends mon appel.

Joy : Bien reçu !

« Dring dring »

Ses doigts tremblants peinent à décrocher le téléphone.

« Allô mon cœur, tu es prête ? »

La voix de Ian, si chaude, si sensuelle, et déjà si dirigiste, lui coupe le souffle.

« Oui, je t’écoute, Ian.

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