Depuis que j’avais quitté l’université avec un diplôme en lettres modernes, j’avais trouvé un poste comme directeur de collection pour un éditeur spécialisé dans les revues professionnelles de charcuterie. Mes publications incluaient des titres comme "Du bon usage du boudin", "Charte de la tripe éthique" et "Haro sur la rillette". Ce travail, bien que respectable, ne satisfaisait pas pleinement mes aspirations d’homme romantique et amoureux de la littérature.

Ma vie se déroulait ainsi, monotone et rythmée par les saucisses et andouillettes, jusqu’à ce que je réponde à une annonce pour un poste de directeur de collection chez un éditeur de littérature érotique féminine. J’ai été sélectionné après trois entretiens, une véritable victoire pour moi, souvent en manque de confiance. J’allais travailler dans un environnement exclusivement féminin, de la standardiste à la magasinière, en passant par les auteures.

Le jour de ma prise de fonction, l’éditrice m’a remis un exemplaire de chaque titre de la collection que je devais gérer. Elle insistait pour que je les lise afin de m’imprégner du style et du contenu. Je me lançai avec enthousiasme dans la lecture de "Réjouissances automnales", imaginant une douce romance d’automne. La réalité était tout autre : il s’agissait d’un récit sans pudeur, bien loin de mes attentes poétiques. Chaque livre que je découvrais, de "Confidences très spéciales" à "Ménagères affamées", me confrontait à des récits crus et explicites, dévoilant des fantasmes féminins sans retenue. Je réalisais que la littérature érotique féminine pouvait être aussi paillarde que la masculine. À ma grande surprise, ces lectures éveillèrent en moi des désirs inattendus.

Un jour, l’éditrice fit irruption dans mon bureau, verrouillant la porte derrière elle. Sans préambule, elle s’empara de moi pour un rapide moment de plaisir. Ce fut le début de mon rôle non seulement comme directeur, mais aussi comme objet de satisfaction pour toutes ces femmes. Mon emploi consistait désormais à répondre à leurs besoins sexuels en plus de mes tâches administratives.

Chaque jour, je me retrouvais à satisfaire les fantasmes des auteures et du personnel. Qu’il s’agisse de cunnilingus, de fessées ou d’autres pratiques, je devais être disponible à tout moment, même en pleine nuit. Rapidement, je suis devenu leur sextoy personnel, appréciant peu à peu ce statut unique.

Ma perception de la femme évolua drastiquement. Je réalisai qu'elles pouvaient être tout aussi sexuelles et dominatrices que les hommes. Mon admiration pour la Femme idéale se transforma en une compréhension plus réaliste de la nature humaine.

Finalement, cette vie intense me mena à l’épuisement. Après une crise de nerfs, je m’échappai du bureau et me retrouvai hospitalisé. À l’hôpital, je reçus des soins et repris lentement des forces. Mais l’idée de revenir à cette vie stressante m'effrayait. Heureusement, l’éditrice, consciente de ma fragilité, ordonna à tout le personnel de me traiter avec une extrême douceur à mon retour.

De retour au travail, je constatai que mes collègues faisaient tout pour éviter de me contrarier, répondant à mes moindres caprices. Cette situation me convenait parfaitement, et je décidais de ne pas me presser pour retrouver ma pleine santé mentale. Jouer le malade imaginaire me permettait de continuer à profiter des attentions des femmes autour de moi, tout en réconciliant mon amour pour la littérature et la féminité.

Finalement, cette expérience m’enseigna une leçon précieuse : l’équilibre entre réalité et fantasme est essentiel, et parfois, les plus grandes satisfactions viennent des situations les plus inattendues.

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