
Un homme de petite taille, aux jambes courtes et aux oreilles poilues, se promène dans une allée du Jardin du Luxembourg, en direction de la sortie. Ce petit homme, Fernand, excelle aux échecs, mais il a une passion secrète : il aime suivre des couples dans les rues de Paris. Accordeur de pianos de profession, il trouve du temps après ses révisions d'instruments pour cette activité particulière. Ce soir-là, après avoir quitté ses partenaires d’échecs, Fernand erre dans les rues, observant les passants. Il abandonne plusieurs pistes avant de repérer un couple prometteur en descendant de l'autobus 89 devant la mosquée de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire. Le couple, main dans la main, attire immédiatement son attention. La jeune femme porte un voile musulman, une tunique de soie rose et une longue jupe noire. Fernand les suit jusque dans un salon de thé, où il s'assied à proximité et commande un thé à la menthe.
Malgré leur comportement impeccable, il est évident qu'ils sont amoureux. Fernand est captivé par leurs échanges, les voix des deux jeunes résonnant à ses oreilles sensibles. Après avoir fini son thé, il décide de les attendre à l'extérieur.
Le couple quitte le salon de thé et se dirige vers la bouche de métro, Fernand les suivant discrètement. Il observe que la jeune femme a un visage très pur et de grands yeux mis en valeur par son voile, bien qu'il ne puisse voir leur couleur exacte. Il monte dans le même wagon de métro qu'eux, se réjouissant de l'opportunité de les épier plus longtemps.
Ils descendent à la gare de l'Est et entrent dans un square, où ils échangent un long baiser sous un arbre incliné. Le garçon caresse les hanches et les fesses de sa compagne, qui frissonne sous ses mains. Fernand, grâce à son expérience, reste parfaitement dissimulé, absorbant chaque détail sans être remarqué.
Lorsque le square est sur le point de fermer, le garçon propose d'aller chez lui, et ils se mettent à courir vers un immeuble proche. Fernand, essoufflé, les suit de loin et les perd presque de vue avant de remarquer une fenêtre qui s'illumine. Il s'approche prudemment de la fenêtre au niveau du trottoir, protégée par des barreaux. Un rideau est tiré, laissant passer un mince rai de lumière. Fernand s'accroupit et écoute attentivement.
À l'intérieur, le garçon retire le voile de la jeune femme, puis ses vêtements un à un. Fernand entend le bruit des bracelets et du soutien-gorge qu'on défait, suivi du froissement de la jupe tombant au sol. Fasciné, il imagine le corps de la jeune femme, ses courbes mises à nu.
La chance sourit à Fernand, les deux jeunes gens ne se doutant pas de sa présence. Il les observe à travers la fenêtre, ses sens en éveil. Le garçon place la jeune femme devant un miroir, la déshabille entièrement, puis commence à explorer son corps. Fernand, excité, observe chaque geste, chaque mouvement.
Le garçon et la fille commencent à s'embrasser et à murmurer des mots doux. Fernand perçoit des bribes de phrases en arabe, qu'il ne comprend pas entièrement, mais il devine leur signification. La passion et la jalousie se mêlent dans leurs échanges, le garçon exprimant ses craintes de trahison et sa possessivité.
Les deux jeunes finissent par s'allonger sur le lit, s'engageant dans une relation sexuelle. Fernand, toujours caché, écoute et observe attentivement, ses propres désirs éveillés. Les bruits de succion, les soupirs et les gémissements remplissent l'air, intensifiant son excitation.
Fernand, perdu dans son voyeurisme, se masturbe discrètement, son plaisir culminant en même temps que celui du couple à l'intérieur. Il reste là, hébété, après avoir éjaculé, écoutant les murmures doux du couple qui discute de leurs désirs et de leurs projets. Quand ils évoquent l'idée de faire l'amour en plein air dans le parc de Belleville, Fernand se réajuste et se prépare à partir. Comme toujours après de tels moments, il ressent le besoin de marcher sans but, de réfléchir à ce qu'il a vu et entendu. Il se dirige vers le canal, sa soirée prenant fin, mais avec de nouvelles images et sensations gravées dans sa mémoire.